Minuit létal ((Lusea))

La simple envie de ne rien faire, voilà tout ce qui paralysé le corps meurtri du bambin chétif, enfoncé dans un lit chez ses parents. Sea était amorphe, l’ombre de ce qu’il avait pus être il y à bien longtemps. Peu de personne savait qu’il était seul dans l’immense demeure familiale, seul lui le savait. C’était un peu sa façon de le mettre dans la confidence de sa vie, alors même que cette dernière n’était plus qu’un long fil décousu et coupé net. Accumulant deux travails, enchainant les heures sans jamais se plaindre. Les long doigt pianiste venait se poser avec maladresse sur son propre front, ses lippes relâchaient un soupire digne d’un râle de cerbère dans les tréfonds de sa niche en enfer. Il ne pouvait que respirer.

Mais lui il avait la clé, il avait toutes les clés, c’elle de sa propre niche dans le tartare, mais aussi c’elle d’ici, de cette cage d’or qu’était la demeure de ses parents. Il n’était pas rare de le voir se dresser et tendre une oreille quand parfois à des heures tardives il entendait le cliquetis infernal d’une serrure. Mais en cette soirée le premier bruit furtif qu’il entendit n’était rien d’autre que ses parents qui rentraient après leur soirée, une énième encore pour faire la promotion de la société familiale. Mais la nuit avance, et l’instinct de l’animal lui parcours l’échine dans une frisson presque symbolique. Comme un mourant qui peut sentir l’amitié de la faucheuse, il y avait comme une connexion mystique entre eux, et il le sentait approcher, se redressant sur ses jambes, le corps droit prêt à accueillir celui qui venait ce glisser dans sa demeure à la faveur de la nuit.

mardi 19 mai. / outfit — @saek hwang
 
Rues silencieuses, les échos ne parvinrent pas à frôler les oreilles trop obstruées par la mélodie de ses écouteurs, notes camouflant chaque pas déposé sur la rue de fortune. Indéniablement les mêmes, aurait-il pu simplement se permettre de fermer les yeux et parcourir les sillons solitaire tant il connaissait et avait dilué dans ses veines la carte menant à la maison du chaos. A force de repartir puis revenir, sans cesse appelé silencieusement par lui, sans cesse nargué par sa personnalité qu’il n’aspirait plus à dompter. Il le désirait tout entier, sachant qu’il ne pourrait jamais le contrôler entièrement. Telle était la force de Saek. Celle de ne laisser ni le temps ni mêmes ses actions l’ébranler au point de le briser, de qu’importe la situation ou le délire, lui revenir sans cesse, attiré et fignolé à son être. Était-ce le simple fait de se connaître depuis toujours qui leur permettait d’ainsi d’appréhender sans aucun mot ? Nulle expression n’étant essentielle pour ceux savant lire le regard de l’autre et y distinguer le sens de la moindre des vagues. Tissu de sa chemise aux teinté clair, il se frotta le poignet, la langue glissant hors des lèvres et coinçant son piercing entre ses dents. Malgré le début de saison chaleureux, il faisait un peu trop chaud pour lui, trop peu habitué à ressentir de la véritable chaleur. Cependant, la température était agréable, il ne se lassait pas de se prélasser de nuit en ce presque début d’été. Au bout de plusieurs longues minutes, il arriva dans la demeure Hwang, le parfum masculin émanant de sa peau récemment lavée, ses cheveux un peu plus long et toujours un brin mouillés se collant contre ses tempes. Ainsi, il le sentit. Présence spectrale, hantise, fantôme hantant son existence tout entière. A peine les pas déposés devant la porte familiale, à peine la clé insérée dans la serrure et il su que Saek était déjà au courant de sa présence. Ses poils se dressèrent tout le long du corps, la sensation était grisante, habituelle mais toujours aussi délicieusement plaisante.

Religieusement, Luhan ouvrit la porte, s’avançant dans la pénombre en s’habituant aux légères lumières teintant le salon. Sa main rangea rapidement les clés dans sa poche, il passa une main dans ses cheveux, un sourire se dessinant sur les lèvres tandis qu’il poussa la porte de la chambre de l’ange meurtrit. « Babe. » Ronronna-t-il, les cordes vocales chantant une mélodie rauque, voix maîtrisée jusqu’au moindre frémissements afin de le faire frissonner. Délicatement, sa paume se tendit vers l’arrière, il referma la porte de la chambre en y mettant de tout son poids, lui fit signe d’avancer, attrapant l’arrière de sa nuque pour ainsi le forcer à rejoindre son bassin du sien. Leurs souffles se mêlèrent quelques secondes, Luhan sourit, caressant le haut d’une pommette de son pouce, puis revenant replacer ses lunettes sur le haut de son nez. Un rictus satisfait sur la commissure des toxiques, son front rejoignit le sien, naturellement, leurs lèvres se brossèrent un moment avant qu’il ne détourne la tête. « Tu n’es pas venu m’ouvrir cette fois. Pourtant... » Le pouce cascada sa nuque, suivant le tracé d’une jugulaire jusqu’à la finalité des clavicules. « Je suis persuadé que tu as senti ma présence avant même que je ne mette la clé sur la porte. » Sa tête se pencha sur le côté, il sentit ses mèches coller à sa peau puis passa un de ses bras sur son épaule. Son regard ne s’arrêta que quelques instants sur sa carrure, il parut pensif. « Tu as maigri. Je te manque tant que ça ? » La question parut désintéressée mais ils savaient tous les deux que cette plaisanterie était moindre et que le sérieux était donné à la maigreur qu’il palpait sous ses phalanges.