The worst night ever (Luhan - Sunhi)

(( outfit // wt. @sunhi park ))

A faire briller les élytres de la famille, ailes du condor maudit, emblème oiseau moqueur des Foster et leurs astres dissidents. A faire scintiller les regards, frémir d’envie et désir les épris de cette fausse sécurité luxueuse, rapportant abondance et confort à ceux qui n’étaient partisans que du moindre effort. Avaient-ils été tous appelés, les moindres éclats de fracas d’étoiles brillant encore, toutes arrachées du ciel, toutes extorquées de la Voie lactée afin de se refaire refaçonner sous les lumières d’une prestance éphémère. (( au combien ri — sible )) Or, cette réunion fût faite en son honneur, tout du moins de manière officielle, l’officieux étant moins glorieux et surtout visant à les mettre en avant. N’était-il qu’un prétexte de plus pour réunir le beau monde et façonner leur carnet d’adresse. Toutefois, il y avait-il quelque chose de plus poignant — et davantage plus hypocrite — que le retour de l’enfant déshérité parmi les siens ? Renaissant de ses cendres après la mort d’une mère que tant acclameraient de brave, pour ne pas avoir oublié le bambin adopté. Tout n’était qu’artifices, les mots ne furent que calomnieux en leur univers, l’envers du décor et l’après pose d’une photographie familiale truquée de toutes pièces. Pourtant, il s’en délectait, bien trop habitué à cette attitude pour s’en offusquer, ayant grandi à moitié dans ce monde et à moitié dans une pauvreté lui ayant fait goûter au désir de revanche. Il acclamerait leurs efforts sans ne serait-ce que froncer les sourcils, car ce monde était aussi le sien et il le façonnerait à sa convenance.

Le costume enfilé de toute sa patience, Luhan s’attarda sur chaque détail minime, chaque trace de pli qu’il apaisa de vapeur chaude. Bien qu’il n’eut été un épris de ce genre de costume, il en aimait néanmoins le classique charme qui s’en dégageait lorsque l’on en portait un. Le temps s’effilocha entre ses doigts, le retard sonnant comme une évidence qui ne l’offusqua ni l’amusa, il était ainsi si courant que l’on n’espérait pour certains même pas à le voir être présent en bon horaire. Puis enfin, lorsqu’il estima avoir fait assez attendre, qu’il finit de compter les étoiles dans le ciel à travers l’immense fenêtre et que la lune grimpante sur le haut de leur crâne se mit à scintiller, pratiquement pleine, il se permit de sortir pour expérimenter la déchirure du calme par les quelques échos de voix portés en extérieur.

Le trajet se fit naturellement, l’esprit éclipsant cet instant jusqu’à finalement se revenir une fois devant la demeure familiale. Il était seul, la plupart des convives se trouvant déjà dans le grand salon, cette soirée ayant pour allure ses grandes fêtes de fortune. Il lui suffirait d’entrer par la seconde entrée bien plus discrète, puis de se faufiler sans se faire saisir entre les invités. L’idée était simple, efficace, mais ce n’était pas ce qu’il désirait. Car Luhan n’était un astre à se conformer aux désirs d’autrui lorsqu’ils n’étaient les siens, que le scandale était un amusement certain pour son esprit versatile ; il choisit la voie de la difficulté et s’orienta vers la grande porte. Ses doigts s’enroulèrent aisément autour des poignets lorsqu’il les ouvrit en grand, causant un spectacle sonore qui cessa la moindre discussion triviale. Ce ne fut que l’effet de quelques secondes, lorsque les regards se tournèrent vers lui, mais plus important encore que le sien chercha dans la marrée de foule ceux qui pourraient l’intéresser. Il y vit un assemblage d’émotions, l’agacement de certains membres de sa famille également, la surprise de ceux qui trop captivés avaient oublié que le monde lui n’avait cessé de tourner. « Veuillez m’excuser, j’ai été captivé par le ciel, ce soir. » La voix ne se haussa que juste assez pour se faire entendre dans le silence par tous, il ne dégagea aucune crainte, aucune honte, seulement une assurance inée qui ponctua les fermetures des portes. De là, les bavardages reprirent, il salua quelques uns des invités, portant leurs condoléances nullement pensées ni pesés pour le décès de sa pauvre mère. L’enterrement ne suffisant pas pour les faire s’apaiser un tant soit peu, le prénom de Marta Foster était sur toutes les lèvres. (( mais pas sur les siennes. )) Pas à pas, Luhan fit le tour de la salle pour serrer quelques mains, se rapprochant de l’emblème de famille mais s’arrêtant finalement à quelques mètres de la belle. Sunhi Park. Un visage qu’il n’avait pas égaré malgré les courtes années et la distance, dont le prénom avait été retenu en priorité. Celle dont on lui avait prévenu, il pourrait finir fiancé. Il en avait été ainsi avant le désastre familial. Leur rencontre serait particulière, malgré tout, il avait été certifié de sa présence et en avait même été curieux de la rencontrer en chaire et en os. Car il n’en avait que faire des on dit, Luhan, c’était l’appréciation immédiate et authentique qui lui plaisait.

Ainsi, il s’avança vers elle, se rapprochant sur le côté, presque par l’angle mort de sa nuque histoire qu’elle ne puisse l’éviter. « Mademoiselle Park je suppose ? Ma mère a énormément parlé de vous. C’est un plaisir de vous rencontrer finalement, je regrette que ce soit dans ces circonstances. » Ses sourcils se plissèrent sous la dernière phrase, constatant qu’une rencontre en partie faite à cause d’un deuil était quelque peu macabre au bon sens. Davantage plus pour sa famille, il venait de perdre sa mère et cette fête semblait quelque peu mal adaptée. Tonalité naturellement délicate, nullement agressive, sa voix se baissa lorsqu’il n’eut plus le besoin d’attirer les attentions du monde présent dans la salle. C’était elle et uniquement elle, qu’il désirait interpeler. « Désirez-vous un verre ? Vous n’êtes pas obligé d’accepter, bien au contraire. C’est une simple politesse. » Ses doigts vinrent entourer le socle d’une tasse translucide contenant le champagne, il l’observa un instant, faisant délicatement tourner le contenu pour en faire raviver le parfum. « On dit que l’on reconnaît ceux qui s’amusent à ce genre d’événements au verre qu’ils ont à leur main. C’est un peu triste vous ne trouvez pas ? Mais je ne boirai pas dans vous. » Ses orbes se posèrent à nouveau sur le faciès albâtre de la belle, semblable à une poupée de porcelaine parfaite. Ce détail fût quelque peu intriguant, fascinant.