We are asleep until we fall in love ► Irena & Leonard

Les criquets commencent tout juste à chanter, le soleil est de plus en plus chaud chaque jour et les fleurs semblent être plus colorées qu’à l’habitude. Peut-être était-ce l’annonce d’une bonne nouvelle qui était en vue? Ou tout simplement que la nature avait décidé de rendre cette journée particulièrement meilleure que les précédentes. La clientèle au Lucky Clover n’était pas des plus abondante aujourd’hui, mais ce n’était pas un problème pour le propriétaire qui semblait être bien heureux d’avoir un peu de temps pour nettoyer et embellir la boutique. Il s’était dit qu’il aurait profité d’une journée de congé pour rester à la maison et terminer ce roman qu’il avait commencé à dévorer la veille, mais lorsqu’il s’était réveillé il avait eu cette sorte d’adrénaline au creux de son ventre qui le poussait à aller travailler, comme si quelque chose l’attendait là-bas.

Vêtu d’un pantalon beige et d’une chemise blanche, il donnait presque cet air d’homme marié qui avait deux enfants et un chien au pied du foyer, mais au contraire de ça il était l’homme qui s’endormait des fois à l’arrière-boutique après une journée de folie. Disons que Leonard n’était pas toujours dans un mode de vie très sain avec son travail, mais lorsqu’on a une passion, on la vie au maximum et c’était ça pour lui. Après avoir arrosé la majorité des fleurs à l’intérieur il se dirigea à l’extérieur poussant la porte de la boutique, faisant tinter le carillon au-dessus de celle-ci. C’était une douce mélodie chaque fois que quelqu’un entrait et il adorait ça. Un petit sourire se cachait sur ses lèvres pulpeuses alors qu’il observait les alentours à la recherche de... Rien en fait. Il avait seulement cette drôle d’impression que quelqu’un l’observait ou allait l’appeler dans peu de temps. Passant une main dans sa chevelure brune, il s’arrêta un instant pour réfléchir à ce qu’il ferait par la suite. C’est vrai qu’il avait reçu de la nouvelle marchandise et il avait prévu une toute nouvelle façade pour l’été, mais il n’avait pas encore commencé. Peut-être était-ce le bon moment pour y mettre la main à la pâte.  

Il commença donc à rapatrier tout ce qu’il avait de besoins pour transférer les fleurs et s’occuper d’elles. Leon monta sur sa petite échelle pour commencer le travail sur les grandes plantes qui se cachaient au-dessus de l’insigne. Il raboutait la terre avec l’une de ses pelles, retirant les mauvaises herbes, mais l’idée que quelqu’un passerait aussi près de lui alors qu’il versait de la nouvelle terre dans le compartiment lui sortit de la tête. Maladroit comme il était c’est certains que si la vie voulait lui mettre des bâtons dans les roues ça allait être au même moment ou une demoiselle passait sous lui. Le sac de terre qu’il tenait dans ses mains se mit à se vider trop rapidement, renversant une très grande partie sur le sol. Un sol qui se trouvait plutôt à être une personne. Une très jolie personne. Une demoiselle. Les yeux de Leonard s’ouvrirent aussi grand que le soleil alors qu’il faisait de son mieux pour éviter de tomber de son échelle, mais aussi d’aggraver la chose. Chose qui arriva malgré lui alors que ses pieds furent trop rapides pour ses mains et une deuxième vague de terre fit son arrêt sur le sommet de la tête de la jeune femme.      

Il sentit son cœur arrêter dans sa poitrine, les deux pieds maintenant sur le sol, ses mains sur la tête de sa victime pour tenter de faire disparaître son accident.  

‘’Oh non! J-Je suis navré! J-Je n’aurais p-pas dû faire tout ça sans regarder! Êtes-Êtes-vous correcte?’’

Le pauvre semblait incapable de contrôle son bégaiement alors que ses yeux de biche se plantèrent dans ceux de feu de celle qui plus tard viendrait hanter ses rêves.