NOM
Audace définie dans le sang, Galswinth comme long souvenir commun, ode à un père et ses erreurs, ode à une mère ayant laissé ce nom s’ancrer un peu plus en lui. Galswinth, ça sonne comme les démons, comme tout ce qui le compose. Galswinth, c’est toujours comme ça qu’on l’nomme, c’est l’putain de nom qui figure sur l’dossier des services sociaux, c’est l’gamin dérisoire, c’est les craintes, les inquiétudes, c’est le nom brodé sur les étiquettes, c’est lui s’endort, c’est lui qui crève.
PRÉNOM
Quatre lettres, capitale norvégienne qui résonne, doux souvenir d’enfance de maman qu’aurait voulu qu’son fils soit aussi beau que les enfants du nord. Scandinavie oublié dans les opiacés, maman qu’aurait voulu qu’la vie soit aussi belle que les comptes de fée, qu’son fils soit aussi fort que Balder le fut. Oslo comme seul remède d’la vague à l’âme, de l’envie de quitter les comtés de Prague pour les belles terres natales. Oslo, comme un souvenir, une barricade pour ne pas céder aux tentations. Oslo comme rappel. Oslo comme le gamin perdu, comme la neige oubliée, s’effaçant après les années enfoncés dans les limbes d’un autre monde. Père qu’avait accepté ce nom-là, qu’avait écrit dans ses veines l’audace d’un deuxième prénom, d’un Mečislav plus fort que les capitales enneigées, d’un fils plus fort, aussi fort qu’lui, aussi dangereux, aussi violent, reprenant les reines d’un empire, alors qu’lui s’enfermait déjà derrière les barreaux de l’enfer, derrière ses erreurs.
ÂGE & DATE DE NAISSANCE
Ode rimbaldienne, aube d’un vingt octobre, le bambin pousse ses premiers cris dans un canapé miteux, entouré d’un amour sans faille, d’une maman ayant déjà l’mal du pays qui grandit en elle. Papa n’entend même pas ses premiers cris, bien trop pris par les mirages d’une autre vie, passée à écrire une autre histoire, celle d’un crime aux yeux d’une loi n’ayant pas de prix. Y’a de ça dix-neuf années qu’les yeux bleus regardent le monde, essayant d’en lire les lignes, ne les comprenant pas, s’enchaînant à leur contemplation, pour juste tenter de s’imaginer ailleurs, dans une galaxie moins effrayante, loin d’un pandémonium qui ne cesse de vouloir l’attraper, qui ne cesse de vouloir le prendre, et l’emmener, là où le péché originel fut perpétré.
NATIONALITÉ & ORIGINES
Y’a que le sol tchèque sur les papiers, un seul pays connu dans les limbes, seules photos de ses origines suspendues au dessus de son lit, avec l’espoir de trouver un jour la neige entre ses mains, et les patois norvégiens comme compensation d’une vie à s’effriter l’coeur, comme compensation d’une vie à chercher maman disparu dans c’vague à l’âme bien trop dévastateur. Papa né ici, papa qui ne connaît qu’ces terres, que Prague, comme seule guerrière, comme seule balafre, comme seule maîtresse de ses maux et de ses actions. Prague qui contrôlait son destin, qui contrôle le sien, à présent, alors qu’lui rêve de s’enfuir plus loin, de toucher les étoiles, de voir la lune, et toucher Pluton.
STATUT CIVIL
La solitude, rien que la solitude qui le gangrène, y’a personne dans sa vie, y’a personne qui ose testé les dés, qui ose faire face à la désespérance dans ses yeux, ce besoin de l’avoir toujours au creux de la main, ce petit dé qui lui rentre dans la peau, qui laisse tous les choix se faire, qui joue avec sa vie, qui lui ordonne tel un génie les gestes prochains. Y’a rien qui vient, y’a que les regards qui se perdent, y’a juste ça qui l’tient quand les corps tentent de se perdre contre lui, et que le dé dit seulement non.
ORIENTATION SEXUELLE
Yeux se perdent, sur ces torses musclés, sur ces bras capables de l’encercler. Mots qui l’assaillent, lorsqu’il regarde trop loin, lorsqu’il ose ne pas baisser la tête. Mots d’un autre qui l’ensorcelle, qui brise les quelques parties de confiance qui doucement essayaient d'apparaître. Y'a rien qui l'crie, juste son regard et les jets de dés qui parfois crie aux rapprochements de ces corps.
MÉTIER & ÉTUDES
Statue qui l'passionne, rodin dont il aimerait posséder les plus beaux marbres, porte des enfers qui le représente tant, penseur inespéré lorsque les dés continuent de tourner entre ses doigts. Etudes d'art et d'archéologie qui doucement prennent de son temps, choix des dés, lorsqu'il hésitait pour les histoires médiévales, lorsqu'il voulait chercher sur les montagnes scandinaves le fruit de ses péchés. Apprenti de ses dix doigts, restaurations d'ces vieilles œuvres qui le passionnent, musée comme seul paradis.
SITUATION FINANCIÈRE
Il roule pas sur l'or, Oslo, il aimerait, il en rêverait, se sortir de ce taudis miteux qui l'accueille la nuit, colocataire qui ronfle bien trop fort, qui paye en retard les loyers, l'obligeant à débourser encore, alors qu'lui voudrait que le dé l'autorise à vivre un peu plus.