Ce n'est qu'un accident - Luka

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Ce n'est qu'un accident

Luka & Mila

«Le destin n'aime pas qu'on lui force la main. »

Les mains de Mila caressaient délicatement les touches du piano. Elle n’avait jamais arrêté de jouer, si ce n’est lors des mois qu’elle avait passé à l’hôpital. Cette période se trouvait derrière elle désormais, mais rien ne serait jamais plus comme avant. La jeune femme essayait de ne pas trop y penser, mais il y avait toujours un moment dans la journée, ou elle se souvenait de sa vie d’avant. Quand elle passait sa journée aux écuries à monter. Aujourd’hui elle était clouée dans son fauteuil, en pleine ville de Prague, en compagnie d’une jeune fille qui souhaitait réaliser ses propres rêves. Nora venait juste de fêter ses 20 ans, elle avait la musique dans la peau et avait tenté comme des centaines d’autres de lancer sa carrière musicale. Sa maquette était arrivée dans la boite mail de Mila, soigneusement envoyé par son père qui tentait par tous les moyens de remettre sa fille dans la vie active. C’était d’ailleurs lui qui l’avait embauché pour lui venir en aide. En tout logique, c’était complètement stupide, Mila n’avait pas les compétences pour tenir ce genre de poste. Mais son père croyait visiblement en elle. Il lui offrait une chance magnifique de se faire une place dans le milieu de la musique, en tant que compositrice et parolière, mais Mila n’arrivait pas à se donner à 100 %. Une partie d’elle se trouvait toujours autre part entre le ciel et la terre, sur le dos d’un cheval, galopant avec le vent. Bien loin de ce fauteuil et ce bureau. «J’aime beaucoup. » La douce voix de Nora sortit Mila de ses pensées. « Super, ce sont juste quelques arrangements, je t’ai aussi amené un texte. Tu me diras ce que tu en penses. » Elle lui tendit un petit dossier qui comportait les derniers arrangements de quelques-unes des chansons qu’elle devait enregistrer dans quelques semaines, ainsi qu’une toute nouvelle chanson, que Mila avait écrite quelques années plus tôt. « Merci beaucoup Mila, on se revoit dans quelques jours alors ! » Un léger sourire aux bords de ses lèvres, la jeune femme acquiesça avant de regarder Nora prendre la direction de la porte de sortie. Elle l’aimait bien, elle avait du talent et de la volonté. Mila espérait que se soit assez pour percer dans ce milieu si exigeant.

Le label de son père : Miles Away commençait tout juste à émerger sur la scène musicale. En particulier grâce à un chanteur qui envahissait les ondes radios depuis un an. Son album s’était écoulé dans tout le pays. Un vrai succès donc, auquel Mila n’était pas étrangère, car c’était elle qui avait conseillé à son père de rencontrer ce fameux chanteur. Ce jour-là, elle avait été très inspirée, et c’était sûrement pour ça que son père lui faisant autant confiance.
« Eowan. » La voix de la jeune femme retentit dans la pièce, le berger australien qui s’était couché dans un coin se releva et trottina jusqu’à la jeune femme. « On va aller faire un tour. » Tendrement elle posa sa main sur la tête du chien et lui gratta l’arrière des oreilles. Il adorait ça. Wany était devenu un vrai compagnon de vie dont elle ne pourrait plus se passer. Il lui apportait une certaine joie de vivre et puis au moins il lui facilitait le quotidien. Surtout qu’elle avait toujours rêvé d’avoir son chien à elle, la présence d’Eowan réalisait donc un de ses rêves d’enfant.

Elle passait devant le coin détente de l’entreprise quand la voix de son père retentit. « On a plus de café ? Et j’ai oublié d’aller acheter les viennoiseries... » Mila s’arrêta à l’entrée de la pièce. « J’y vais si tu veux, je dois sortir Eowan. » « Tu es certaine ? » « Oui, sans souci. » « Ok, tu as une petite épicerie de l’autre côté de la rue, tu as qu’a lui dire que tu viens de ma part, il connaît la marque de café que je prends. Et si tu pouvais ramener du sucre, ça serait parfait. » « Ok, on fait comme ça, je reviens vite. »

Mila poussa ses roues et partit en direction de l’extérieur, il était environ 10 heures, pour le moment, il n’y avait encore pas trop de monde. Après avoir laissé quelques minutes de liberté à son chien, Mila prit la direction de la petite épicerie de quartier. Quand elle rentra à l’intérieur de celle-ci, elle jeta un rapide coup d’œil, mais ne vit personne. Pas grave, elle demanderait pour le café plus tard. Son père en était un grand consommateur, il ne buvait que du café en grains et savait très bien ce qu’il voulait. Mila qui détestait, ne serait ce que l’odeur du café était incapable de se souvenir de ses préférences. Elle s’orienta donc dans les allées du magasins, jusqu’à trouver le sucre. Il était haut, trop haut pour elle. Mila jeta un coup d’œil autour, mais personne à l’horizon, elle tenta donc de prendre appui sur l’étagère pour tenter d’attraper son sucre. Une bien mauvaise idée, l’étagère bascula et entraîna Mila avec elle. Dans sa chute, l’étagère en toucha une autre contenant des récipients en verre. Le fracas fut assourdissant et la jeune femme se retrouva au milieu de tout ce carnage. Par chance, a part le sucre et la farine qui lui était tombé dessus, elle avait évité le verre… Un grand sentiment de honte l’envahit, puis rapidement se fut la colère. Elle était fatiguée de ne pas réussir à se débrouiller toute seule. Mila ravala ses larmes avant de jeter un coup d’œil derrière elle. Évidemment, elle avait oublié de mettre son frein, résultat son fauteuil se trouvait bien trop loin pour qu’elle puisse l’atteindre seule. Eowan se mit à aboyer, normal, il était dressé pour ça, il signalait que sa maîtresse avait besoin d’aide, mais Mila doutait que le propriétaire de la boutique apprécie sa nouvelle mise en place…

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Ce n'est qu'un accident

Luka & Mila

«Le destin n'aime pas qu'on lui force la main. »

Un bruit métallique résonna dans la pièce lorsque la petite cuillère fut posée avec fracas sur la table à manger. D’un air blasé, Luka leva son nez de son bol de céréales. C’était encore un de ses énièmes matins où sa mère entrait en mode Columbo et le harcelait de questions.

« Quoi ? » fit sa mère avec un air de défi, levant la tête et essayant de le regarder de haut, jetant un coup d’oeil à la petite cuillère qui avait mis du lait partout autour du bol de son fils unique.

Luka attrapa le dit bol encore plein de ses céréales et se leva de sa chaise sans un mot pour sa mère, direction la cuisine. « Mais tu n’as pas fini de manger ! » entendit-il crier derrière lui.

« Pu faim. » marmonna-t-il. Il était huit heures du matin, il avait écrit une bonne partie de la nuit, bref il n’avait pas assez dormi et avoir sa mère sur le dos à peine levé c’était vraiment la cerise sur le pompon. Tant pis pour le petit déjeuner, il arriverait bien à se bricoler un truc à un moment à l’épicerie.

Le bruit des roues du fauteuil de sa mère se fit entendre sur le carrelage de l’appartement. Luka savait qu’elle n’allait pas abandonner aussi facilement. Depuis le temps, il savait même que ce n’était que le début de la conversation.

« Luka…. » Eh voilà…. Voilà qu’elle tentait de l’attendrir avec ses yeux de cocker et sa voix remplie de trémolos.

« Tu sors souvent. Parmi toutes ces filles, il doit bien y en avoir une plus intéressante que les autres, non ? »

Les yeux levés vers le plafond, Luka se retenait de répondre. Il en avait pourtant des choses à dire (il avait toujours quelque chose à dire) mais il savait que ce combat là, contre sa mère, était perdu d’avance. Rien ne servait de lutter contre elle. Comme toutes les mamans du monde, c’était toujours elle qui avait le dernier mot.

Il sortait souvent, c’était vrai, mais jamais ô grand jamais l’idée de draguer ne lui venait à l’esprit. Tout ça pour quoi ? Pour être jeté comme une vieille chaussette au final ? Perte de temps si vous voulez son avis. Autant s’épargner tout ça et rester célibataire. Il était heureux comme ça et c’est ce que sa mère avait du mal à comprendre.

« Pourquoi tu ne réponds jamais à mes questions ? Je m’inquiète pour toi, tu viens d’avoir 27 ans, il est temps que tu aies une petite amie, que tu nous présentes quelqu’un ! Tu ne nous as jamais présenté de fille jusqu’à maintenant ! Tu attends que ta vieille mère ait des cheveux blancs et ne soit plus présentable pour le jour de ton mariage ? Et mes petits-enfants, tu y penses à mes petits-enfants ? J’ai déjà tricoté plein de pulls de toutes les couleurs pour eux, ils prennent la poussière dans mes placards, quand est-ce que tu vas me donner des petits-enfants hein, Luka ? Tu n’as pas envie de te marier, de vivre ta vie dans une jolie maison avec une femme et des enfants ? De venir rendre visite à tes parents le week-end ? Tu es un joli garçon, ne me dis pas que les filles ne sont pas intéressées par toi. Bon, c’est vrai, tu as plein de tatouages mais il paraît que les filles d’aujourd’hui aiment ça et que…. »

Luka lavait frénétiquement sa vaisselle, les yeux fermés. « M’man. Chaque matin où tu me feras subir ton interrogatoire, je te promets d’aller me faire faire un tatouage supplémentaire. » S’il faisait le calcul, à la fin du mois il pourrait avoir le corps totalement recouvert si sa mère continuait de le cuisiner ainsi sur sa vie amoureuse inexistante.

Les yeux ronds comme des soucoupes, la mère de Luka n’osa même plus ouvrir la bouche. « Je file à l’épicerie. Je t’aime m’man. A tout à l’heure » fit le jeune homme en embrassant sa mère sur le front. Il embarqua avec lui son casque et sortit de l’appartement.

Arrivé à l’épicerie en bas de l’immeuble, Luka fut accueilli par le sourire de son père. Son père, lui, fut accueilli avec une soupe à la grimace. « Toi, tu as encore discuté avec ta mère… » Discuté ? La bonne blague. Une discussion ça se faisait à deux, là il avait dû subir le monologue de sa mère sans moufter.

« Hmmm… » grogna-t-il pour seule réponse.

« My poor baby boy….! » s’amusa son père dans un anglais parfait. « Je dois aller récupérer la commande de pain. Tu tiens la boutique ? Je reviens d’ici une demi-heure ! »

Luka fit signe OK à son père et se dirigea vers l’arrière boutique. Pour oublier cette discussion qui l’avait mise de mauvais poil, Luka mit son casque sur les oreilles et mit en route sa nouvelle liste de lecture. Il n’y avait rien de mieux pour se défouler que de laver le sol de l’épicerie en musique, tout en prenant le balai pour un micro.

Vingt minutes plus tard, le sol brillait de mille feux et Luka n’était pas peu fier de lui. Son père serait content d’avoir une chose en moins à faire. Il rembarqua le seau et le balai dans l’arrière boutique et entreprit de ranger les dernières courses pas encore mises sur les étagères.

« Hein ? » Luka releva la tête tout à coup, comme Doug dans « Là-Haut » lorsqu’il entendait le mot « Ecureuil ». Sauf que ça n’avait rien à avoir avec un écureuil… Il venait d’entendre… Un gros fracas… Et puis… Un chien ? Un chien dans l’épicerie ? C’était quoi ce délire ?

Luka passa sa tête dans l’entrebâillement de la porte qui menait vers l’épicerie.

« Ouaaaaaaaaaah !!! OUAAAAAAAAAAAAH !!! C’EST QUOI TOUT CAAAAAA !! » Il était en train de bondir dans tous les sens, enlevant son casque de ses oreilles. « Mais c’est quoi cette apocalypse ! Mon soooooool ! Je viens de le nettoyer !!! Noooooooon !!! » A croire qu’une tornade venait de passer dans le rayon féculent et sauces. Les mains posées sur ses joues, Luka n’arrivait pas à croire ce qu’il avait pourtant devant les yeux. Un chien qui n’arrêtait pas d’aboyer, une nana les quatre fers en l’air qui avait l’air de s’être roulée dans la farine, des étagères qui s’étaient amusé aux dominos et de la sauce partout. Partouuuut. Un carnage.
« C’est quoi ? C’est déjà Halloween ? Un bonbon ou un sort ? Une caméra cachée ? C’est un challenge Facebook, c’est ça ? Putain, j’y crois pas, mon sol. Vingt minutes à astiquer pour rien ! Eh ! Fais gaffe à ton chien, il y a des morceaux de verre partout ! T’as foutu le bordel et tu serais chiche de porter plainte si jamais il se fout un morceau de verre dans les pattes ! Et qu’est-ce que tu foutais avec un chien dans une épicerie ? T’as pas vu le panneau à l’entrée qui dit que les animaux sont interdits ? Faut les laisser attachés dehors, y a de la bouffe ici. Eeeeeh mais arrête de m’aboyer dessus toi ! Tu peux me montrer tes crocs, si ça se trouve c’est toi le responsable de ce chaos ! » Ouais, il avait un regard coupable ce chien. « Après ma mère à la maison, manquait plus qu’une plaie d’Egypte pour couronner ma matinée à l’épicerie tiens ! » Il devait être maudit ce matin. Pourquoi est-ce qu’il s’était levé du lit ?
« Et qui c’est qui va devoir ranger tout ce bordel ? Crois pas que c’est Bibi qui va faire ça tout seul ! » Dit-il en essayant de remettre droite l’une des étagères. Résultat, le peu de choses qui avait réussi à rester dessus tomba également sur le sol. « Nan mais… Viens me donner un coup de main au lieu de rester plantée là à me regarder réparer tes conneries….! » Sans réponse de la demoiselle à la gueule enfarinée, Luka se pencha vers elle. « Quoi ? T’as perdu ta langue peut-être ? Faut que je la cherche pour toi ? Elle est où ? Youhouuuuuu, la langue d’Apocalypse Girl, t’es où ? » Il fit mine de chercher du regard autour d’eux mais rien en vue. Ah elle n’allait pas s'en sortir comme ça, il comptait bien la faire payer ! « Tu sais que je pourrais appeler les flics ? Dégradation de commerce, entrée illégale avec un animal dans un commerce alimentaire… Et sans compter… Aïeuuuuuh ! »
/PAN/ Il venait de se prendre un méchant taquet derrière la tête. Qu’est-ce que…. ?
Il tourna la tête et…. « Papa ? »
« Imbécile…. » marmonna-celui-ci tout en donnant une nouvelle tape derrière l’oreille de son fils.
« Mais elle…. C’EST PAS MOI HEIN !!! C’est elle qui a foutu tout ce bordel ! Et elle est entrée avec son chien ! Je venais de nettoyer le sol ! » Pourquoi est-ce qu’il avait l'impression que son père ne le croyait pas ? Tout le monde avait décidé de se liguer contre lui aujourd'hui ou quoi ?

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Mila Bach a écrit:: Ce n'est qu'un accident
Luka & Mila

«Le destin n'aime pas qu'on lui force la main. »

Mila rêvait d’autonomie, mais ce genre de situations se répétaient trop à son goût. Quand on est valide, on ne se rend pas compte de la difficulté qu’on les handicapés pour évoluer dans n’importe quel milieu. Même faire ses courses était devenu un parcours du combattant. La première fois qu’elle était sortie en ville, toute seule, elle avait passé plusieurs longues minutes à essayer de trouver un bas de trottoir. Bien sûr, ce ne sont que des petites choses, mais qui changent la vie pour des personnes à mobilité réduite et elle ne parlait pas de la difficultés à aller dans certains endroit. Le centre commercial par exemple. Avez-vous déjà essayé de prendre des escalators sur un fauteuil ? Et bien, c’est tout simplement impossible. Alors vous abdiquer et allez faire vos cours ailleurs. Le truc, c’est que cela ne devrait pas être le cas. Mila devrait, comme tout le monde, avoir le droit d’aller ou bon lui semble sans avoir peur de faire demi-tour une fois arrivée à destination. Parfois, elle avait ses petites victoires, celle qui la rassurait et parfois, comme aujourd’hui, elle avait l’impression de régresser. Les règles, elle les connaissait par cœur, mettre son frein était la première chose. Sauf qu’une fois de plus, elle avait voulu aller trop vite, et voilà chez le résultat des courses. Assise, recouverte de farine et de sucre, sur le sol d’une épicerie… Elle avait juste envie de disparaître. Le pire dans tout ça, ce n’était pas l’état de ses affaires, ça elle s’en fichait, mais le fait de devoir rester assise, de ne pas pouvoir bouger. Mila se sentait faible, aussi fragile qu’un poulain qui ne peut pas se lever, vouée à une mort certaine, si aucune main secourable ne venait à sa rescousse. Elle détestait ça, elle voulait se débrouiller toute seule, y arrivait par ses propres moyens. La seule chose qu’elle pouvait faire pour rejoindre son fauteuil, c’était de ramper sur le sol, mais cette idée n’était pas très agréable, surtout que le bruit avait attiré quelques curieux.

Elle le vit débouler comme une tornade. Visiblement, la personne qui s’occupait de gérer le magasin n’était pas très contente, ce qu’elle pouvait facilement comprendre au vu du désastre qu’elle avait crée. « Je suis…. » Elle allait dire qu’elle était désolée, mais la voix du garçon recouvrit tellement la sienne, que ses paroles furent totalement écrasées. Mila observa l’individu, avec une certaine appréhension. Elle détestait se sentir aussi faible, encore plus face à ce genre d’individu. « Eowan ! » Elle rappela son chien qui tentait de commencer son dîner un peu plus tôt. « Non ! » Le chien revint rapidement vers la jeune femme. Il savait qu’il n’avait pas le droit de s’intéresser à la nourriture lorsqu’il travaillait, ce qui était le cas à ce moment précis.

« Excusez moi ? » Lui demanda-t-elle complètement sous le choc. Il se prenait pour qui celui-là. D’accord, elle avait fait pas mal de dégât, mais ce n’était pas une raison pour lui parler ainsi. « Peut-être pourriez vous me demander si je vais bien au moins ! Et réfléchir au fait que vos étagères ne tiennent pas bien. Parce que jusqu’à preuve du contraire, ma passion n’est pas de me suspendre à ces dernières pour les faire tomber. j’aime encore moins prendre des bains de farine ! » Comme si elle avait choisi de se trouver dans cette situation. « Arrêtez de parler comme ça à mon chien ! C’est un chien d’assistance, il a le droit d’être ici. C’est marqué sur son harnais ! À part, si vous ne savez pas lire. Refuser l’entrée d’un chien d’assistance et punit par la loi, mais vous devez sûrement être au courant. » Elle détestait quand on lui refusait l’accès. Ce n’était pas la première fois qu’on lui arrivait. Pourtant, elle en avait le droit, mais les gens étaient idiots. Ils acceptaient tout le monde, mais un chien, non. Alors qu’Eowan était propre, régulièrement lavé, traiter contre les parasites. Il était sûrement plus propre que certains clients venant ici. « Une plaie d’Egypte ? Au moins je ne suis pas une hystérique, si vous avez besoin d’un psy, j’en connais un très bien, il s’occupe particulièrement des troubles du comportement, quand on ne sait pas contrôler ses émotions ! » Visiblement, il en avait besoin…

Alors qu’elle était en train de bouillir intérieurement, elle sentit quelqu’un s’approcher d’elle. « Désolée Mademoiselle, je vais vous aider. » En quelques secondes, elle se retrouva dans les bras d’un homme qui devait avoir l’âge de son père. « Voilà » Il la déposa sur son fauteuil et la presque trentenaire se sentit tout de suite, plus rassurée. Même si elle n’aimait pas y être, sans elle, était totalement perdue. Son regard se posa sur l’individu qui était venu à sa rencontre. Visiblement, en plus d’être stupide, il était aussi aveugle. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres quand elle vit son sauveur partir dans sa direction pour lui passer un savon. Bien fait, c’est ce qu’on appelle le Karma. Sans sourciller, la jeune femme s’approcha du duo, qui se connaissaient bien. « Vous voulez encore que je vous aide à tout ramasser ? Ou on reste là ? » dit-elle au jeune homme tatoué. Elle voulait bien l'aider, mais cela risquait de prendre des heures. Visiblement, le gérant de la petite épicerie se trouvait être le propriétaire des lieux il n’en menait pas large. «Pardon mademoiselle, veuillez excuser mon fils qui n’a visiblement pas compris la situation. » Alors le grand abruti tatoué, c'était son fils. Etrange, le père semblait sympathique. Comme quoi parfois, la pomme tombe loin de l'arbre. En effet, son fils avait mal compris la situation... c’était le moins qu’on puisse dire. « Vous avez mal quelque part ? » Enfin quelqu’un qui s’intéressait à elle. Ce n'était pas trop tôt. « Non merci, rien de grave, je m’en remettrai. » Elle avait vécu bien pire, par contre sa fierté en avait pris un coup et celle-ci mettrait un peu plus de temps à guérir. « Je suis vraiment désolée pour la gêne occasionnée, j’ai une assurance, si vous voulez on peut établir un constat... » C’était la moindre des choses, elle avait quand même cassé pas mal de denrées alimentaires. Visiblement, ce n’était pas vraiment dans l’idée du propriétaire qui refusa sa proposition. « Non,non, nous sommes en tord, vous n’y êtes pour rien, ça fait longtemps que je dis qu’il faut qu’on les change... »

« Ecoutez s’il faut, je peux vous donner mes coordonnées, je préfère. » L’homme pinça les lèvres… « Si vous voulez, mais laissez moi, vous offrir un chocolat chaud. Nous habitons juste à côté. Ne vous inquiétez pas, nous ne vous ferons aucun mal, c’est la moindre des choses après ce qu vient d’arriver et nous pourrons discuter de la marche à suivre. Et puis, vous pourrez vous laver, ne serait-ce qu'un peu... » Mila hésita un instant avant d’accepter. Après tout, la miss avait l'impression d'être une sorte bonbon ayant trop fondu... Pas trop glamour et encore moins agréable. Elle passa tout de même un appel à son père qui paniqua au bout du fil, mais elle le rassura assez pour qui lui lâche la grappe.

Dix minutes, plus tard, elle passait la porte d’un appartement. Pas très à l’aise, Mila se demandait ce qui l’avait poussé à accepter. Elle était complètement folle. « Luka, je te laisse mettre notre invitée à l’aise, je vais chercher ta mère. ! » Super, voilà qu’elle se retrouvait en tête-à-tête avec la fée du sol. « Visiblement, vous êtes un vrai professionnel du nettoyage des sols et plafonds…. » dit-elle en regardant autour d’elle. En effet, le sol de l’appartement brillait de mille feux, c’était bien plus propre que chez ses parents, mais bon, c’était souvent le cas dans une maison de cavaliers. « Est-ce que je pourrais avoir accès a un endroit pour me débarbouiller, car contrairement à ce que vous semblez penser, je n’apprécie pas les masques à la farine, ni au sucre d’ailleurs... »

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Ce n'est qu'un accident

Luka & Mila

«Le destin n'aime pas qu'on lui force la main. »

Il y a des jours où il aurait mieux valu ne pas sortir un orteil de la couette et resté enroulé dans celle-ci. Luka aurait dû le deviner que cette journée allait être pourrie, qu’il aurait mieux fait de rester cloitré dans sa chambre à continuer d’écrire cette chanson sur laquelle il bloquait depuis plusieurs jours. Quand il voyait le chantier qu’avait fait cette cliente, cela le confortait dans l’idée que la matinée allait être longue. Ca allait lui demander des heures pour pouvoir nettoyer tout ça…! Il contempla le désastre tout en maugréant contre la cliente, sans même prêter attention à ce qu’elle était en train de lui raconter. De toute façon, aucune raison valable ne pourrait justifier tout ça. Cette fille était une calamité ambulante et Luka n’allait pas en démordre. Mon dieu, ses pauvres sacs de farine et de sucre, il pourrait faire un gâteau à même le sol…. Il ne manquait que du lait et des oeufs…!
Luka ne se gêna pas pour passer ses nerfs sur la jeune femme. Qu’elle ne compte pas sur lui pour passer l’éponge et encore moins pour la laisser partir sans payer ! Son père allait être furax quand il allait revenir des courses. Ca c’était certain.
Un taquet derrière la tête plus tard, Luka dut se faire à l’idée que son père ne voyait pas les choses de la même façon. Pourquoi est-ce qu’il le frappait, ce n’était pas lui le responsable ! « Imbécile… Imbécile…. » répéta son père tout en montrant l’autre bout de l’allée d’un signe de tête. Le visage de Luka se décomposa tout à coup.

Il ne l’avait pas vu auparavant ce fauteuil roulant.

« Désolée Mademoiselle, je vais vous aider. »

Il regarda son père amener le fauteuil près de la jeune femme avant de la prendre dans ses bras et de l’installer dessus. Luka se sentit tout à coup très con.

« Où est passé ta galanterie mon fils ? Une jeune femme est par terre et tu ne l’aides même pas ? Where are your manners ? On ne dirait pas que tu as du sang anglais dans les veines, ta réaction n’a rien de celles d’un gentleman. »

« Gnagnagna !! » marmonna Luka tout bas, vexé que son père le reprenne sur ses bonnes manières. Il ne l’avait pas vu ce satané fauteuil sinon… Sinon il n’aurait sûrement pas agi de la sorte, tout simplement. Ayant une mère coincée dans le même genre d’appareil, il savait mieux que quiconque les difficultés que rencontraient les personnes qui devaient se débrouiller en fauteuil.
Il laissa son père discuter avec la jeune femme, tout en la mettant en sourdine (un miracle). Il avait l’impression d’être un gamin qui venait de faire une bêtise et qui venait d’être mis au coin par son paternel.
Il ne trouva même pas à redire quand son père proposa à la jeune femme d’aller se débarbouiller chez eux. Il y avait bien un petit évier dans l’arrière boutique mais il était impossible d’accès pour une personne en fauteuil roulant. Au moins, chez eux, dans leur appartement adapté pour les personnes à mobilité réduite, elle pourrait accéder à la salle de bain sans aucun problème.

Le jeune homme ferma le store de la boutique derrière eux. Inutile de garder le magasin ouvert, de toute façon il allait falloir nettoyer le magasin de fond en comble. Le petit trio resta silencieux dans l’ascenseur qui les menait jusqu’à leur étage.

« Luka, je te laisse mettre notre invitée à l’aise, je vais chercher ta mère. ! » Rah, super, voilà qu’il le laissait seul avec Soeur Sourire. Le jeune asiatique enleva ses chaussures lorsque cette dernière se décida à briser le silence.

« Visiblement, vous êtes un vrai professionnel du nettoyage des sols et plafonds…. » Il regarda tout autour de lui. Si ses manières de gentleman anglais lui faisaient défaut, ce n’était pas le cas de sa « ménagite » coréenne aigüe, ça c’était clairement incrusté dans ses veines. Sa mère devait vivre presque 24h sur 24 dans leur appartement et il était hors de question, rien que pour elle, que celui-ci soit crasseux et poussiéreux. Luka mettait un point d’honneur à ce que sa mère se sente bien chez eux.
Il ne savait par contre pas comment prendre la remarque de la jeune femme. C’était une pointe d’ironie qu’il entendait dans sa voix ? Elle se moquait de lui parce qu’elle le prenait pour une fée du logis ? Bon… Il allait essayer de ne pas mettre de l’huile sur le feu. Il se contenta d’un bref « hmm » en guise de oui. Sa deuxième chaussure enlevée, il enfila sa paire de chaussons qui l’attendait près de la porte d’entrée. La jeune femme lui demanda alors de lui indiquer où se trouvait la salle de bain afin qu’elle puisse se débarbouiller un peu. Luka n’eut même pas le temps de lui indiquer le chemin que sa mère débarqua dans le couloir, son père sur ses talons.

« Qu’est-ce que je viens d’entendre là ? Luka !!! » Luka papillonna des yeux. Il avait la vague impression qu’il allait encore se prendre une soufflante…! Sa mère était en train de le mitrailler du regard puis elle regarda la jeune femme dans son fauteuil. « Oh bonjour mademoiselle ! » Elle se rapprocha d’elle avec son fauteuil pour venir lui prendre la main. « J’espère que vous allez bien et qu’il y a eu plus de peur que de mal…..! Je m’appelle Eun Hye Ellington, je suis la femme de Joshua et la mère de Luka. Luka…. » A nouveau elle tourna la tête vers lui et ce qui devait arriver arriva, il se prit une bonne tape sur le bras par sa mère. « Luka Ellington ! Est-ce que c’est comme ça que l’on t’a éduqué ton père et moi ? Une jeune fille…! (tape) En fauteuil…! (tape) Et par terre…! (tape) Et il a fallu que ce soit ton père qui intervienne pour l’aider ? (tape tape tape) » Vu comme ça, c’est sûr qu’il n’y avait pas de quoi être fier mais pour sa défense, il ne l’avait pas vu ce fichu fauteuil.

« Je… »

« Je ne veux pas entendre le moindre mot, Luka Ellington ! Amène mademoiselle à la salle de bain et donne-lui un gant de toilette et une serviette. »

moustache

Il disait quoi déjà ce matin ?? Ah oui, que toutes les mères au monde avaient de toute façon le dernier mot. Il en avait encore la preuve maintenant. Sans un mot il poussa le fauteuil roulant de la jeune femme jusqu’à la salle de bain.

« Eau chaude. Eau froide » dit-il en poussant le robinet une fois à gauche puis une fois à droite. « Gant de toilette. Serviette. » Il les déposa à côté du lavabo et recula de quelques pas, jusqu’à la porte. « Le savon est sur l’étagère à côté du lavabo. Et j’avais pas vu que t’étais en fauteuil roulant dans le magasin. » C’était sa façon à lui de s’excuser. Il n’aimait pas ça qu’on lui mette tout sur le dos alors que son seul tort c’était de ne pas avoir vu qu’elle était tombée de son fauteuil roulant. Sans attendre une réponse de la part de la jeune femme, il referma derrière lui la porte de la salle de bain et se dirigea vers le salon où étaient partis ses parents. Forcément, il eut droit à une nouvelle séance de fusillage du regard.

« Ok, c’est l’heure de mon procès ? » demanda-t-il en plaisantant et en prenant place sur l’un des fauteuils en cuir.
Les roues du fauteuil roulant de sa mère se rapprochèrent dangereusement de lui, au point que Luka se protégea le visage avec ses bras, ayant peur que ma mère le frappe à nouveau.

« Luka…. Elle est tellement jolie ! bril

» dit sa mère avec une voix guillerette. Le jeune homme baissa les bras pour la regarder. Oh non non non… Il détestait quand elle était comme ça… Quand elle avait cette lueur dans le regard et ce ton dans la voix….!

« Oh non m’man… Ne commence ça pas avec ça…. » Il savait très bien ce qui l’attendait. Elle allait tenter par tous les moyens de le caser avec Tonnerre Mécanique, elle faisait ça avec chaque fille qui s’approchait de lui dans un rayon de moins de 5m…. Alors là, le fait qu’elle soit chez eux, dans leur appartement…. Seigneur, il avait envie d’aller retourner se coucher.

« Tu as vu ses yeux ? Et ses jolies petites fossettes quand elle sourit ? bril

» Franchement, il n’avait rien vu de tout ça. Il avait plutôt l’image d’un bouledogue pas content en tête.

« Luka….! » Elle fit des petites tapes à répétition sur son avant bras. « Il ne faut pas qu’elle parte d’ici sans que tu ne lui aies donné ton numéro… Oh je sais ! Tu n’as qu’à l’inviter à dîner pour t’excuser de ton comportement ! haaa

»

HEIN ! Mais il en était hors de question ! Tout d’abord il n’avait pas un rond et deuxièmement il n’en avait aucune envie !! gnuh

Il n’eut pas le temps de protester, la jeune femme était déjà de retour, accompagnée de son chien. Oh bon sang, qu’est-ce qu’il craignait la suite des évènements…. facepalm

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Luka & Mila

«Le destin n'aime pas qu'on lui force la main. »

Mila roulait en direction de l’appartement du propriétaire de la petite épicerie. Un an auparavant, elle ne les aurait jamais suivi, jugeant qu’il s’agissait sûrement d’un piège… Avec tout ce qu’on entend à la télé, il vaut mieux se montrer prudent. Depuis qu’elle était en fauteuil, elle essayait de prendre son destin en mains, de se prouver des choses. Visiblement aller chez des inconnus et en ressortir vivante en faisait partie. Et puis si ce n’est le fils, le père semblait assez inoffensif. La brunette ravala donc ses doutes, essayant de ne pas s’attarder sur les regards posés sur elle. En plus du fauteuil, elle et Eowan étaient recouverts de farine, ce qui bien entendu, attirait les regards. Autant dire, qu’elle se sentit soulager quand elle quitta la rue pour s’engouffrer dans un immeuble. Sur leur route, ils croisèrent bien entendus quelques locataires, mais ces derniers ne lui accordèrent pas un regard. Visiblement trop occupés à penser à leur propre vie, ce qui convenait très bien à la jeune femme.

Quand la porte d’entrée s’ouvrit, Mila remarqua un appartement propre et assez bien décoré. Il semblait assez petit, mais agréable à vivre. Cela la changeait de la maison de ses parents. Cette dernière faisait sûrement plus du double de la superficie de l’appartement. Souvent, Mila se demandait comment les gens faisaient pour vivre aussi longtemps dans ce genre d’endroit. Elle avait passé plusieurs mois dans un appartement, lors de ses études. La sensation d’étouffée de l’avait jamais vraiment quitté. Elle avait besoin d’espace, et surtout de nature, dans ce genre d’endroit, elle se sentait à l’étroit, voir en danger. Si un feu se déclarait, comment faire pour sortir ? Ou si la tour s’écroulait ? Au moins chez elle, il suffisait de sortir de la maison, en espérant ne pas se faire toucher par une tornade. Mais après tout, c’était peut-être elle le problème, elle qui jouait la difficile, parce qu’elle n’avait jamais connu d’autre que des écuries.

Poliment, elle suivit ses hôtes jusqu’à une petite cuisine. Rapidement, Mila remarqua les ajustements faits… L’appartement était adapté. Ce qui signifiait qu’une personne vivant ici, devait se trouver dans la même situation qu’elle. Elle garda son analyse pour elle et se contenta de poser son regard que la fée du logis. Pour le coup, elle ne pouvait pas rivaliser avec lui. Même à l’époque, quand elle avait ses deux jambes, Mila était une bien piètre ménagère. Enfin à part si c’était pour faire les boxes… Là elle se débrouillait bien.

Avant qu’une vraie conversation ait pu débuter entre elle et le prétendu Luka, une voix féminine retentit dans l’appartement. La jeune femme fit pivoter son fauteuil et se retrouva en face d’une femme aux traits asiatiques. Et vu comme elle parlait à ce fameux « Luka », il devait s’agir de sa mère , et autant dire qu’elle savait se faire entendre. Cela amusa assez Mila qui ne put s’empêcher de sourire face à cette scène, tout de même assez cocasse. « Bonjour Madame. » dit-elle poliment, tout en demandant à Eowan de se coucher. Le jeune chien observa quelques secondes les gens autour de lui avant de s’exécuter.

« Est-ce que je peux le laisser là ? » demanda-t-elle. Elle ne voulait pas qu’Eowan la suive dans la salle de bain. Ils étaient déjà assez gentil de lui proposer, elle ne voulait pas abuser. « Oui bien sur, on va lui donner à boire. » « Merci... » Doucement elle posa sa main sur la tête du chien qui s’était redressé à la simple pression de Mila sur sa laisse. Visiblement, il savait avant elle le moment ou elle allait bouger. « Tu restes, je reviens. » Eowan se coucha en direction de Mila, hors de question pour lui de la quitter du regard, même assis, il observa chaque mouvement de sa propriétaire.

Une fois dans la salle de main, la miss observa de nouveau son interlocuteur. Elle allait lui répondre que ce n’était pas si grave, que tout le monde pouvait se tromper, mais que ça n’empêchait pas de rester poli et courtois. Sauf qu’il disparut avant qu’un mot et pu sortir de sa bouche. « Merci. » Laissa t’elle tout de même échapper, avant de rajouter, uniquement pour elle-même. « C’est quand même un sacré abruti…. Etrange, parce que ses parents ont l’air très gentils. » Comme quoi…

10 minutes plus tard, Mila réapparut dans la cuisine, toute propre, plus aucun grain de farine n’était collé sur sa peau. Elle avait tenté de faire au mieux pour ses affaires, ce n’était pas parfait, mais bon, au moins, elle était presque présentable. Eowan ne mit que quelques secondes avant de la rejoindre et de lui tendre sa laisse. « Merci mon beau, tu vois je n’ai pas été si longue... » Le berger australien posa tendrement ses pattes avant sur les jambes de Mila et elle le serra tendrement contre lui, avant de reporter toute son attention sur la petite famille. « Tenez, je vous ai fais du chocolat chaud. » Mila n’avait pas vraiment soif, mais vu le sourire dessinait sur le visage de hôtesse, elle n’osa pas dire non. « Merci beaucoup. » Délicatement, elle trempa ses lèvres dans le chocolat chaud. Heureusement qu’elle l’avait goûté. « Il est délicieux…. » Elle en n’avait jamais goûté d’aussi bon. « Vous mettez quelque chose de spécial à l’intérieur ? » La demoiselle se retourna en direction du papa du fameux Luka. « Vous avez une feuille et un crayon, je vais vous donner mes coordonnées, au cas où. » Elle ne voulait pas partir comme une voleuse. Et vu qu’elle était bien élevée, elle se tourna vers faire du logis, ou Cendrillon… L’idée de le mettre en robe et recouverte de cendres lui donna envie d’exploser de rire, mais elle trouva le courage de garder cette pensée pour elle. « Au fait, je suis désolée d’avoir ruiné ton sol et d'avoir détruit autant de denrées alimentaire, ce n’était pas volontaire. » En tout cas, même si elle avait détruit quelques trucs, elle s'était aussi fait mal aux fesses, une douleur assez désagréable, semblable à une brulure lui irradiait la fesse droite. Super manquait plus qu'un bleu à cet endroit là, enfin avec un peu de chance son lapin se transformerait en licorne, et ça c'était vachement cool!

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Ce n'est qu'un accident

Luka & Mila

«Le destin n'aime pas qu'on lui force la main. »

Très franchement, Luka aurait aimé être ailleurs en cet instant. Parce qu’il n’avait pas une mais deux personnes liguées contre lui et bientôt elles seraient trois. Il aurait beau se défendre et dire qu’il n’y était pour rien, sa mère ne le croirait pas.
Il était le vilain garçon qui n’avait pas aidé une jeune femme handicapée tombée par terre.
C’est sûr qu’à la place de sa mère, il se serait tapé aussi. Ce n’était pas comme ça qu’il avait été éduqué, on lui avait toujours appris qu’il fallait aider les personnes qui en avaient besoin et de laisser sa place dans le bus aux personnes âgées et femmes enceintes. En temps normal, oui, Luka l’aurait aidée cette jeune femme. Si seulement il avait vu qu’elle avait un fauteuil roulant.
Sa mère avait cru mot pour mot le résumé fait par son père et voilà qu’il se retrouvait dans de sales draps devant ses parents, attendant qu’ils lui fassent son procès. Il s’attendait à des remontrances et à un remontage de bretelles mais rien de tout cela n’arriva. Sa mère avait quitté le mode « je réprimande mon fiston » pour passer en mode « je vais essayer de caser mon fiston » . Est-ce que c’était mieux pour Luka ? Définitivement non. Sa mère était encore plus dangereuse dans ce mode là.
Il n’avait pas beaucoup de fenêtres de sortie. Voire même aucune. La jeune femme allait bientôt revenir de la salle de bain et le calvaire de Luka allait sûrement commencer. Il n’avait pas assez de temps devant lui pour raisonner sa mère.
Et son père que faisait-il dans l’histoire ? Oh eh bien il attendait sûrement avec impatience que le petit jeu commence, limite avec un pot de pop corn sur les genoux. Quel meilleur spectacle que de voir sa femme essayer de caser leur fils unique ? Luka n’était vraiment pas aidé avec des parents comme ça. Après ils s’étonnaient qu’il soit encore célibataire mais les filles ne pouvaient que prendre leurs jambes à leur cou après avoir rencontré des « beaux-parents » comme eux !!
Il secoua la tête par dépit. Sa mère était à fond. Elle s’extasiait sur la beauté de cette jeune femme comme les joueurs d’Animal Crossing s’extasiaient sur leurs habitants qui reniflaient les fleurs de leur île. C’était un truc incompréhensible.
Lorsque la brunette revint de la salle de bain en compagnie de son chien, Luka fit une prière dans sa tête, même s’il ne croyait en aucun dieu. Pourvu que sa mère se tienne à carreau. Il la regarda du coin de l’oeil et fut soulagé qu’elle n’ouvre pas les hostilités de suite. Pour l’instant, elle l’invitait à boire son mug de chocolat chaud (qui, il fallait bien avouer, était une tuerie) Est-ce qu’elle tentait de l’amadouer par la bouffe ? Oh sûrement. Sa mère était assez sournoise pour ça. Il n’y avait qu’à en juger par le sourire qui s’affichait maintenant aux coins de ses lèvres après que la jeune femme lui ait répondu qu’il était délicieux. « Vous mettez quelque chose de spécial à l’intérieur ? » Forcément, elle avait sauté sur l’occasion. « Oh oui….! Une énorme dose d’amour ! C’est ce qui rend tous mes plats meilleurs ! Rien de mieux que l’amour pour embellir la vie, vous ne trouvez pas ? » demanda sa mère tout en lançant un clin d’oeil discret à son fils.
Mal à l’aise, Luka se tortilla sur son fauteuil, une main sur ses yeux dépités.
A la demande de la jeune femme, son père se leva pour aller chercher une feuille et un stylo qu’il tendit à son retour. Curieuse, sa mère allongea le cou pour regarder ce qu’elle était en train d’inscrire. « Mi…la… Mila ! Quel joli prénom !… Tu ne trouves pas Luka qu’elle a un prénom qui lui va à ravir ? » Et voilà, le jeu était lancé ! Luka soupira et fit seulement oui de la tête. Il ne fallait pas qu’il entre dans ce petit jeu. C’était compliqué pour lui, lui qui adorait parler tout le temps, mais il fallait qu’il se taise pour ne pas rajouter d’huile sur des braises déjà bien incandescentes. « Au fait, je suis désolée d’avoir ruiné ton sol et d'avoir détruit autant de denrées alimentaires, ce n’était pas volontaire » Luka détourna son regard vers elle et il se sentit bizarre tout à coup. Est-ce que c’était le fait qu’elle soit passée du vouvoiement au tutoiement avec lui ? Il essaya de répondre mais les mots restaient coincés dans sa gorge. Il était incapable de sortir quoi que ce soit, il avait l’impression qu’un éclair venait de le traverser de part en part. Le souffle court, il entendit sa mère répondre « Oh non, ne vous en faites pas, c’est Luka qui est désolé. Je vous l’assure, c’est un garçon très serviable. N’est-ce pas que tu es désolé pour tout ça Luka ? Tu devrais essayer de te faire pardonner…. » Le sous-entendu ne l’était pas du tout, encore moins avec le regard appuyé de sa mère qu’on pouvait traduire par « Tu attends quoi pour l’inviter au restaurant ? » Mais Luka avait un autre problème. Un problème bien plus urgent à gérer. La douleur ne partait pas, au contraire, elle semblait s’intensifier maintenant en un seul et unique endroit, tout en bas de son dos. Il se leva tout à coup, faisant sursauter sa mère qui lui demanda « Il t’arrive quoi tout à coup ? » Il ne savait même pas ce qui lui arrivait mais il fallait qu’il trouve une parade. « Euh… J’ai… Des fourmis dans les jambes ! Je n’ai pas dû m’asseoir comme il faut…. J’ai plein de fourmis dans les jambes. » A grandes enjambées il prit la direction de la salle de bain où il releva son tee-shirt avant de son tourner aux trois-quarts pour regarder le bas de son dos dans le miroir. « Punaise, c’est quoi ce délire ? » Il n’y avait rien de visible mais il sentait encore la douleur dans sa chair, même si elle était moins intense qu’il y a deux petites minutes. Il avait du mal à localiser exactement l’endroit où il avait mal. Est-ce que c’était au niveau de son tatouage « playboy » en bas des reins ? Il essayait de s’inspecter dans tous les sens, toucher sa peau, mais rien. Tout à coup, il fronça les sourcils et ses doigts firent glisser lentement le haut de son jean et de son caleçon. Et si…? Est-ce que c’était sa marque qui lui faisait mal comme ça ? Elle avait l’air comme d’habitude pourtant. Il la toucha avec précaution, comme s’il avait peur de se prendre un court jus tout à coup, mais il ne se passa rien. Au contraire, la douleur venait de partir complètement. Vraiment trop bizarre.
Il se lava les mains au lavabo et se passa un peu d’eau sur la nuque avant de retourner dans la pièce où se trouvaient ses parents et la fameuse nouvelle prunelle de sa mère, Mila.
« Ca va mieux ? » s’enquit sa mère en le voyant revenir. « Oui oui, ça va mieux… » Il resta debout près de la porte et n’espérait qu’une chose : que Mila ait fini son chocolat chaud et que la conversation touche à sa fin.
« Si t’as terminé, je vais te raccompagner jusqu’à la porte d’entrée de l’immeuble. » dit-il à la petite brune. « P’pa, reste ici ce matin, je vais m’occuper de nettoyer le magasin. » Mieux valait couper court aux tentatives désespérées de sa mère de le caser. Elle n’avait jamais réussi jusqu’à maintenant et ce n’était pas aujourd’hui qu’elle allait réussir. Surtout pas avec Mila. Ils étaient partis d'un bien trop mauvais pied tous les deux pour que quelque chose de bien puisse découler de leur explosive rencontre...

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Ce n'est qu'un accident

Luka & Mila

«Le destin n'aime pas qu'on lui force la main. »

Mila se sentait assez à l’aise dans ce petit appartement. La mère de Lukas faisait en tout cas tout son possible que Mila se sente comme à la maison. Elle en était même drôle. C’était donc elle qui était handicapée. Elle ne savait pas depuis combien de temps et préféra ne rien dire pour ne pas la froisser ou lui faire revivre des moments compliqués. Mila ne parlait jamais de son accident, mais parfois la curiosité des gens l’emportait et ils lui demandaient. Dans le fond cela ne la dérangeait pas, c’était comme ça et rien ne pourrait changer ce qui c’était passé. Ses jambes ne reviendraient pas et la vie qu’elle connaissait non plus. Alors elle se contentait de dire la vérité, sans expliquer les détails de son accident.
Cela ne faisait pas longtemps qu’elle était dans la petite cuisine, mais elle savait déjà que la petite famille s’entendait bien, cela se ressentait et malgré elle la jeune femme se mit à sourire. Elle aimait les ambiances familiales, un peu comme elle, cela la détendait toujours, c’était plus agréable que quand les gens ne s’adressaient pas la parole. Par contre, si elle était détendue et vivait assez bien cette petite pause, il y en avait un autre pour qui ce n’était pas le cas. Le fameux Luka avait du mal à garder son sourire. Visiblement sa présence ne le réjouissait, mais Mila s’en moquait bien. Après tout, elle n’était pas là pour lui faire plaisir. Elle avait au moins gagné un chocolat chaud et ça c’était chouette. Elle faillit s’étrangler en écoutant la mère de Luka parler d’amour. « Vous vous entendriez bien avec ma mère, elle pense comme vous. » Sa mère aurait pu faire le même genre de remarque. Après tout, elle aimait son père et était du genre fleur bleue, mais ce n’était pas trop le style de sa fille. « A vrai dire je ne sais pas trop, l’amour ce n’est pas trop mon truc. J’ai réussi à vivre pleinement et très heureuse en étant célibataire. Après, c’est peut-être le cas quand on trouve quelqu’un qui nous ressemble vraiment et avec qui on peut tout partager ? Enfin je suppose… » Elle n’avait pas envie de vexé la maman de Luka, mais c’était ce qu’elle pensait… Du moins d’une manière générale. « Mais en tout cas votre chocolat chaud est vraiment le meilleur que j’ai goûté… Et ça je ne le dirais pas à ma maman. » plaisanta-t ’elle tout en plongeant ses lèvres dans la boisson chocolatée.

« Merci beaucoup ! » dit-elle en attrapant le bout de papier que lui tendit le père de son presque agresseur. De son écriture encore un peu fragile en ayant passé plus de 6 mois sans écrire, la jeune femme inscrivit son nom et son prénom sur la feuille blanche en y rajoutant son numéro de téléphone.

Mila faillit s’étrangler en entendant la mère de Luka parler de son prénom. Si sa mère était impatiente qu’elle trouve l’amour à son tour, la mère de Luka battait tous les records. Un sourire espiègle se dessina sur les lèvres de la brune et elle fit bien exprès qu’il le remarque. La vengeance est un plat qui se mange froid. « Luka, c’est charmant, tout comme votre fils. » Pendant un moment, elle crut voir passer un artifice dans les yeux de la maman. C’était assez drole cette situation et Mila aimait s’amuser, même si elle savait que ce n’était pas très sympathique vis-à-vis du fils de la maison.

« Il est muet ? » demanda Mila en voyant partir Luka en direction de la salle de bain. « Par intermittence ? Parce que tout à l’heure, il avait la langue bien pendue. » Elle avait encore l’impression de l’entendre lui hurler dans les oreilles. Ce mec était fou… il avait une case en moins. « Non, non, il est juste chamboulé par votre rencontre, il est très émotif. » La brunette se pinça les lèvres, vraiment sa maman était un sacré numéro. « Vous savez, vous devriez peut-être le revoir plus tard, pour qu’il puisse s’excuser… » En fait elle était incroyable, Mila était même surprise que Luka ne soit pas encore marié avec une mère pareille. Elle savait ce qu’elle voulait, mais hélas, Mila n’était pas très sensible à ce genre de discours. « Peut-etre… » Laissa t’elle échapper, elle ne voulait pas lui briser ses rêves.

« Dite moi, vous avez un chien, comment l’avez-vous eu ? » Mila posa son regard sur Eowan couchait sur le sol. « Ma mère a une amie qui gère une association de chiens d’aide aux personnes à mobilité réduite, c’est cette association qui a dressé Eowan et me l’a offert. » Ce n’était pas plus compliqué, mais Mila avait eu de la chance, elle n’avait pas eu besoin de patienter très longtemps. « Ah d’accord… J’avais commencé à monter un dossier, mais je ne l’ai jamais finalisé, les démarches sont compliqués. J’ai toujours adoré les chiens, et ça m’aiderait, peut-etre meme que je sortirai plus souvent, mais j’ai toujours du mal avec toutes les démarches administratives de ce pays. » « Je peux vous aider si vous voulez, vous aidez à remplir le dossier et le faire passer à l’association par ma mère. » Cela serait plus rapide et peut-être qu’elle pourrait espérer un chien dans l’année. Surtout qu’il s’agissait d’une jeune association encore pas très connue. « C’est vrai, vous feriez ça ? » « Oui sans souci… je peux revenir dans la semaine si vous voulez, je travaille à côté. » Autant dire que cette nouvelle enchanta son interlocutrice qui ne mit que quelques secondes pour enregistrer le numéro de la jeune femme sur son téléphone.

Elles venaient juste de terminer leur discussion quand Luka revint de la salle de bains. « Oui, c’est bon. » Mila remercia chaleureusement les parents de Luka avant de poser ses mains sur ses roues prête à partir. « Je vous envoie un message courant de la semaine. » Puis en se tournant vers le père de Luka, elle ajouta. « Pouvez-vous me vendre du café, si je n’en ramène pas, beaucoup de personne vont être déçues. » « Oui bien sûr, Luka va s’occuper de ça. » « Parfait, merci beaucoup. » Posant son regard sur la fée du logis, elle ajouta. « On y va ? »

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Ce n'est qu'un accident

Luka & Mila

«Le destin n'aime pas qu'on lui force la main. »

Encore troublé par la douleur qu’il venait de ressentir en bas du dos, Luka n’avait qu’une hâte : se débarrasser de leur visiteuse et retourner travailler au magasin. Lui qui pensait qu’il allait passer une journée tranquille à l’épicerie s’était fourré le doigt dans l’oeil jusqu’au coude grâce - ou plutôt à cause de - l’arrivée dans la boutique de cette fameuse Mila. Il allait devoir réparer ses bêtises et passer au moins deux bonnes heures à nettoyer le magasin de fond en comble avant de pouvoir le réouvrir.
Lorsqu’il fut de retour au salon, il fut surpris de voir sa mère téléphone en main et Mila lui dire qu’elle lui enverrait un message dans la semaine. Ah qu’est-ce qui était encore en train de se tramer derrière son dos ? Que sa mère ait le numéro de téléphone de cette jeune femme ne lui plaisait vraiment pas du tout. Mais alors pas du tout du tout ! Pourquoi est-ce qu’il avait ressenti cette douleur dans le dos ? A cause de ça, il avait dû s’absenter cinq minutes du salon et résultat, voilà que son pire cauchemar prenait forme sous ses yeux : sa mère était en train de faire copine copine avec la petite brune. Il fallait couper court à tout ça. Pas qu’il poussait la jeune femme vers la porte mais moins elle passerait de temps auprès de sa mère et mieux ce serait ! Elle ne le savait pas mais il faisait ça pour son bien.
Ok, retourner au magasin, lui filer du café, la faire sortir de l’épicerie et ensuite bye bye, elle sortirait de sa vie. C’était un bon plan, il fallait juste qu’il se passe sans accroc. Parce que depuis ce matin, on ne pouvait pas dire que la vie de Luka était un long fleuve tranquille…. Il espérait que les choses se calment enfin un peu et qu’il puisse reprendre une vie normale, sans accident, sans tornade aux cheveux longs qui dévaste tout sur son passage, sans mère derrière son dos à vouloir lui trouver la femme de sa vie. Luka poussa un profond soupir de soulagement lorsque la jeune femme lui demanda s’ils pouvaient y aller. Parfait !

« Après toi… » fit-il en lui montrant la sortie d’un geste de la main. Il jeta un coup d’oeil à sa mère, qu’il regretta à l’instant même. Celle-ci avait des coeurs dans les yeux, un grand sourire aux lèvres et faisait de grands gestes en lui indiquant la jeune femme. Luka fit une grimace. « Invite la ! » prononçaient silencieusement les lèvres de sa mère et Luka se retourna aussi sec, incapable de supporter la Cheerleader qu’était sa mère une seconde de plus. Arrivé à l’entrée, il remit ses chaussures et ouvrit la porte à la jeune femme en fauteuil sans demander son reste. Il fallait qu’ils quittent cet enfer le plus vite possible !!
Le trajet se fit en silence. Dans l’ascenseur qui les menait au rez-de-chaussée de l’immeuble, on n’entendait que les mouches voler et le chien de Mila qui reniflait le bas du pantalon de Luka. Perdu dans ses pensées, le jeune homme se refaisait le film de sa matinée et vraiment…. le fait que sa mère ait le numéro de téléphone de Mila le dérangeait au plus haut point…. Il ouvrit sans un mot le volet en ferraille de la boutique et invita la jeune femme à entrer avant de refermer la porte derrière eux.

« J’vais chercher ton café… Reste-là. » bougonna-t-il dans sa barbe en lui indiquant de rester près de la caisse. Il prit deux paquets dans le rayon, faillit pleurer en passant devant le rayon que Mila avait dévasté ce matin en voyant à nouveau les dégâts et retourna vers l’entrée. « C’est la seule marque qu’il nous reste, j’espère que ça t’ira. » De toute façon, elle devra faire avec sinon elle allait repartir bredouille.
Il mit les deux paquets dans un sac en carton et fit le tour de la caisse pour le lui donner. Mais, alors qu’il tendait le sac à la jeune femme, il le fit passer tout à coup derrière lui, le cachant dans son dos.

« Tu te rends pas compte de la merde dans laquelle tu nous as mis tous les deux hein ? » fit-il en se penchant légèrement vers elle et en plissant les yeux. « Nan hein, c’est bien ce que je pensais, t’en as aucune idée…. » Il se redressa et recula de quelques pas. Il allait devoir alors lui expliquer à quoi allaient ressembler ses prochaines journées. « Ton numéro de téléphone…. A ma mère !! Oh tu peux me regarder comme ça, tu crois que j’ai pas vu vos petites manigances quand je suis revenu de la salle de bain ? Que tu files ton numéro à mon père après ce qui s’est passé ici, je comprends mais… Je pars 30 secondes dans la salle de bain et quand je reviens, ma mère a enregistré ton numéro dans ses contacts et toi tu lui promets de lui envoyer un message dans la semaine…. Nan mais…. » Il pouffa de rire. « Tu crois qu’elle va attendre sagement que tu la contactes ? Je serais toi je me mettrais en liste noire, je la bloquerais, nan je changerais même de numéro de téléphone…!! Ca se voit que tu connais pas ma mère toi ! » Ah ça, elle allait vite déchanter quand elle allait voir la sangsue que sa mère pouvait être, surtout quand elle pouvait voir en quelqu’un sa future belle-fille. Tiens, d’ailleurs, y a quelque chose qui lui revenait en tête à Luka…! « Et c’était quoi ton petit numéro là ? « Luka, c’est charmant, tout comme votre fils. » » fit-il en imitant la voix de la jeune fille et en prenant une pose ridicule. « T’as signé ta perte ma grande. Ma mère va jamais te lâcher. Et je te remercie pas, je vais passer les prochaines semaines à entendre Mila par-ci Mila par là ! Comme si t’avoir vu 1h dans ma vie c’était pas suffisant, j'vais entendre parler de toi tout le temps ! » Ouais elle était vraiment synonyme de catastrophe pour lui, dans tous les sens du terme ! Elle avait chamboulé le rayon du fond de l’épicerie et sa vie familiale. Ca allait être l’enfer, Luka ne voulait même pas imaginer ce qui allait l’attendre ce soir dès qu’il aurait mis un pied dans l’appartement. Sa mère allait le cuisiner jusqu’à épuisement.
Un bip retentit et Luka sortit son téléphone. Un soupir plus tard il montra l’écran à la jeune femme. « Tu vois… Ca commence… »
Propose-lui le nouveau restaurant qui a ouvert devant l’église. Et sois gentil. Bisous, maman.
« Comme si j’allais inviter la dixième plaie d’Egypte au restaurant, j’ai déjà assez de problèmes comme ça dans ma vie…. » râla-t-il en envoyant un simple « Non » à sa mère en guise de réponse. Ni restaurant, ni gentillesse. Cette Mila ne méritait rien de tout ça.

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Luka & Mila

«Le destin n'aime pas qu'on lui force la main. »

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Mila n’avait jamais eu sa langue dans sa poche. Même toute petite, Mila possédait du répondant. Avec le temps, elle avait appris à manier les mots et à se contrôler pour ne pas se montrer désagréable. La politesse avant tout, mais parfois elle rêvait de laisser ses mots cinglants s’échapper de sa bouche. Aujourd’hui, elle avait d’ailleurs de très bonnes idées pour renvoyer cet abruti à son ménage, mais pour le moment, elle ne pouvait pas vraiment se le permettre. Après tout si Luka était un abruti fini, ce n’était pas le cas de ses parents. Mila les trouvait même attachant. La jeune femme était certaine que la mère du jeune garçon s’entendrait très bien avec la sienne. En y réfléchissant, elle était heureuse qu’elles ne se connaissent pas. Cela lui assurait le fait que plus jamais elle ne rêverait ce garçon sans manière. Parfois elle le regardait du coin de l’œil, se demandant s’il ne faisait pas parti d’un de ses groupes populaires de chansons coréennes. Il avait le look pour faire de la kpop, une image parfaite, l’apparence en avantage, mais rien d’autres derrières. Mila ne s’intéressait pas vraiment à l’industrie de la musique Coréenne, mais elle avait entendu parler du phénomène Kpop. Pour elle, musicienne dans l’âme, c’était à ne rien y comprendre. Elle ne voyait pas ce qui il y avait de bien dans leur musique. Pour elle le succès de la kpop résidait surtout dans le choix des chanteurs, toujours très charmants, par des chorégraphies rythmées et des chansons vivantes que l’on retient assez facilement. Enfin bref, cette réflexion n’était pas très intéressante et elle reporta toute son attention sur le couple qui lui faisait face. La douleur à sa fesse s’était un peu calmée, elle espérait que cette dernière disparaisse assez vite, ce n’était pas très agréable et difficile pour elle de ne pas passer une journée assise.

A son tour, Mila enregistra le numéro de la mère du jeune homme. Elle décrochait rarement quand elle ne connaissait pas le numéro, autant l’identifier, pour être certaine de lui répondre. Poliment, la jeune femme salua ses hôtes avant de sortir de l’appartement. « Merci. »laissa t’elle échapper. Elle détestait ça. Dire merci pour tout et rien. Les gens avaient tendance à l’aider, c’était gentil de leur part, mais parfois elle avait envie qu’on l’oublie, d’être simplement comme tout le monde. « Non. » la voix de Mila tonna et Eowan se redressa. Il connaissait les règles, mais parfois il tentait, Mila devait alors le remettre dans le droit chemin. Beaucoup la trouvait dur avec lui, en vérité, elle était obligée d’agir ainsi, parce qu’elle avait besoin de son chien pour se déplacer, pour des gestes de la vie quotidienne et il devait rester concentrer.
« ça devrait aller. » Mila se moquait de la marque du café. Son père ferait avec, il était compliqué, mais s’il venait ici, ce n’était peut-être pas pour rien. Haussant les sourcils, elle le regarda mettre le carton derrière son dos. La jeune femme restera impassible. Franchement, elle avait d’autres choses à faire et savait parfaitement qu’elle ne pourrait pas l’attraper. Alors autant patienter et attendre qu’il se décide à lui donner, même si elle crevait d’envie de lui écraser les pieds avec ses roues. « En fait si ! Mais c’est toi qui va être dans la merde.. pas moi. » Et elle prit bien soi d’articuler ses dernières paroles. Après tout la mère du garçon n’allait pas la harceler de message, par contre elle risquait d’embêter quelques temps son fils avec elle. « T’inquiète pas quand je vais revenir pour les papiers, je lui dirai à quel point tu as été charmant ! » Un large sourire se dessina sur ses lèvres. « Même si tu n’es qu’un abruti fini. » Elle écarquilla ses yeux, en plus de ça, c’était un dingue. Il se faisait des films. « Alors écoute sacha du bourgpalette. » Oui, allez savoir pourquoi, mais elle leur trouvait une certaine ressemblance. « Je me moque de ton existence et de ta vie !!! Si j’ai donné le numéro à ta mère, c’est pour l’aider à faire les papiers pour qu’elle puisse obtenir un chien d’assistance ! Mais si ça t’emmerde, tu dois être en mesure de prendre son téléphone et d’enlever le numéro. » En toute logique, il devait savoir le faire, ce n’était pas si compliqué. « Et pour ta gouverne, tu risques de me voir souvent, parce que faire les papiers, c’est long et compliqué. Heureusement pour toi, sache que je n’ai aucune envie de voir ta sale tronche !!! » Elle n‘était pas maso non plus ! « Bha la prochaine fois, t’évitera peut-être de m’agresser. Tu crois quoi, que je vais te laisser me parler comme tu l’as fait, sans te rendre la pareil. Je m’en fous que ta mère te harcèle, qu’est-ce que ça peut faire ? Jusqu’à preuve du contraire, je peux aussi ne pas répondre à mon téléphone Donc oui, tu es dans la merde ! Pas moi ! »
Eowan semblait assister à un match de tennis, il tournait la tête pour suivre la conversation, visiblement le chien ne s’ennuyait pas. « Bon tu sais quoi !!! Garde ton café ! J’ai d’autres choses à faire. » Sans se gêner, elle le bouscula pour sortir. « Désolée c’est la 12eme plaie d’Egypte. » Rapidement la jeune femme se trouva à l’extérieur. Enfin libérée de cet abruti, Mila prit une grande bouffée d'air. Elle allait devoir revoir sa mère, mais la jeune femme était quasi sur que Luka ferait tout pour ne pas être dans le coin et ça lui allait très bien.

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Ce n'est qu'un accident

Luka & Mila

«Le destin n'aime pas qu'on lui force la main. »

Luka n’y pouvait rien, il était comme ça et n’arriverait sûrement pas à changer sa façon d’être. De toute façon, qu’est-ce qu’on disait déjà ? « Chasser le naturel et il revient au galop » ! Ce proverbe, c’était totalement lui. Le joli asiatique n’était pas le genre à avoir sa langue dans sa poche. Ca lui avait déjà joué des tours par le passé, être franc et dire ses quatre vérités à quelqu’un, ça heurtait forcément les susceptibilités. Il avait beau voir le visage de la jeune femme se déformer sous la colère, il ne pouvait pas s’empêcher de continuer. Un jour, elle le remercierait pour cette conversation…! Du moins, si elle l’écoutait. Sa mère avait l’air comme ça d’un ange mais une fois que vous l’aviez laissée rentrer dans votre cercle, elle était encore plus chiante qu’un moustique qui bzzzzzz à votre oreille pendant toute une nuit. Mila devait comprendre qu’elle avait mal choisi son camp, celui avec qui elle devait tenir c’était lui et pas sa mère…! Mais apparemment elle semblait trop bornée pour le comprendre. Ils couraient tous les deux vers la catastrophe si elle ne voulait pas l’écouter. Qu’est-ce qu’il pouvait faire de plus pour qu’elle comprenne ? Elle venait de lui sortir que c’était lui qui allait être dans la merde et pas elle. Il se pinça l’arête du nez entre son pouce et son index, dépité. Elle avait oublié qu’elle avait donné son numéro à sa mère et qu’elle était désormais en tête de liste des personnes que sa charmante génitrice allait harceler ? Ouaip, elle semblait avoir totalement oublié !
Ce petit jeu de Titi et Gros Minet qui se chamaillent commençait à fatiguer Luka. Quand est-ce qu’il allait avoir un moment de repos aujourd’hui ? Tout le monde semblait vouloir jouer avec ses nerfs depuis son réveil…! Vivement qu’il mette Tonnerre Mécanique dehors et qu’elle disparaisse de sa vie. Du moins pour la matinée… Parce que lorsqu’il allait rentrer chez lui ce soir, il était certain qu’il allait en souper de la Mila ! Mila par ci Mila par là… Sa mère n’allait avoir que ces deux syllabes à la bouche…!
Hein…? Quoi ? Comment ça « Sacha de Bourgpalette ? » Elle le prenait pour un dresseur de Pokemons ou quoi ? « Si j’étais Sacha, là tout de suite, je sortirais une pokeball et t’enfermerais dedans. A vie. » Non mais. Et il demanderait à la Team Rocket de l’envoyer voler vers d’autres cieux voir s’il y était. Aucun respect cette nana !! Et pourquoi elle lui criait dessus comme ça ? Elle était petite mais elle avait du coffre la brunette, elle allait finir par attirer le badaud à l’extérieur, on pourrait croire qu’ils étaient en train de s’engueuler là. Oui, bon, ça ressemblait beaucoup à une engueulade ! Mais elle l’énervait tellement ! La manière douce, elle ne comprenait pas et lui hurler dessus, non plus !
« Qu…Quoi ? » Quels papiers, de quoi elle parlait là ? Un chien d’assistance ? Sa mère ? Jamais sa mère n’avait exprimé l’envie d’avoir un chien d’assistance auparavant. Luka était toujours là pour l’aider dans ses sorties, alors pourquoi aurait-elle parlé d’un chien d’assistance…? Il resta pensif et laissa Mila continuer son petit laïus. Apparemment, il en avait loupé plus que ce qu’il n’avait pensé durant ses cinq petites minutes dans la salle de bain.
« Et pour ta gouverne, tu risques de me voir souvent, parce que faire les papiers, c’est long et compliqué. Heureusement pour toi, sache que je n’ai aucune envie de voir ta sale tronche !!! » Le jeune homme se pencha légèrement vers le fauteuil de Mila et glissa d’un ton sarcastique : « Je crois bien que c’est la première fois que je partage ce que tu dis… Aucune envie de voir ta sale tronche non plus. » Oui, c’était bien la première fois depuis la matinée qu’il était d’accord avec ce qu’elle disait : s’il pouvait éviter de la croiser dans son salon ce serait bien.
« Quoi ? Parce que c’est moi qui t’agresse ? » Lui qui ne faisait que la mettre en garde. L’ingrate ! « C’est moi qui ai fait ça peut-être ? » fit-il en pointant du doigt le fond du magasin. « C’est toi qui as agressé mes étagères et tout fait tomber ! » Ils se hurlaient dessus désormais sans même écouter ce que l’autre vociférait. « Madame est tellement obnubilée par sa petite personne qu’elle se rend même pas compte du chaos qu’elle a créé ! Ouais, t’as foutu ma journée en l’air, je vais devoir me passer de manger ce midi pour nettoyer tes conneries ! Et tu fous les semaines suivantes en l’air aussi, te pointe pas chez moi, je vais mettre des clous partout pour crever tes roues, tu passeras pas le pas de la porte ! Ouais, t’as raison : ne réponds surtout pas à ma mère ! Sois mignonne et pour une fois, tais-toi ! » S’il allait trop loin ? Peut-être bien. Mais emporté par sa colère et par le fait qu’elle campait sur ses positions de tête de mule, Luka ne se rendait même pas compte des mots qui franchissaient ses lèvres.
Enervés tous les deux, leurs regards se lançaient des éclairs et le texto que le jeune homme venait de recevoir de sa mère n’allait en rien réussir à le calmer. Un resto avec ce dragon ? Non merci, il préférait encore brûler en enfer plutôt que d’être assis en face d’elle pendant des plombes à la regarder manger !
Il la vit poser ses mains sur ses roues. « Bon tu sais quoi !!! Garde ton café ! J’ai d’autres choses à faire. » fit-elle avant de le bousculer et prendre le chemin de la sortie. « Quel dommage ! » fit-il en la poursuivant dehors. S’ils allaient exporter leur querelle à l’extérieur ? Totalement. Le voisinage allait avoir droit à un peu d’animation. « J’aurais tellement aimé que tu t’étouffes avec mon café ! » Elle méritait amplement qu’il la surnomme la dixième plaie d’Egypte parce que c’était bien ce qu’elle était ! « Désolée c’est la 12eme plaie d’Egypte. » l’entendit-il lui répliquer. Luka resta incertain pendant cinq petites secondes. Mila s’éloignait de plus en plus dans la rue et il hurla à son encontre : « C’est les dix plaies d’Egypte ! Dix ! Pas douze ! Sorcière à roulettes !! » Elle venait d’ajouter inculte à sa liste déjà bien longue de défauts. « Grrr….. » grimaça Luka en la regardant tourner au coin de la rue. Elle l’avait mis en pétard… Et ça faisait bien longtemps que quelqu’un ne lui avait pas fait ressentir ça.

Il balança le paquet de café sur le comptoir de la caisse enregistreuse. Il était temps pour lui de faire du ménage : et il allait surtout commencer par effacer cette catastrophique rencontre de sa mémoire....

Fin du RP

(c) DΛNDELION

La vie en rose

Ce n'est qu'un accident - Luka