(( the moon, you and i ))

wang. nom de famille que tu as hérité de ton père. pourtant, tu n'as jamais pu côtoyer un seul membre de celle-ci. ils avaient tendance à juger ta mère pour unique responsable de ce qui était arrivé à ton père.
moon. reflet de la lune dans le ciel. tu es aussi changeante que l'astre qui éclaire le ciel, lors de la nuit.
tu es né le 28 janvier 1997. tu entres peu à peu dans le monde des adultes alors que dans ta tête, tu as encore cette insouciance de la jeunesse. pourtant, l'insouciance de tes vingt-trois années à vivre aurait pu disparaître au fils du temps qui passe et qui montre à quel point toutes les galères de ta vie ont pu te faire grandir beaucoup trop vite. parfois, le gamin qui n'a pas pu profiter de ce temps prend le dessus sur l'être responsable que tu es.
depuis, dix ans que tu vis à prague, tu as obtenu cette nationalité. mais tu n'oublies pas que tu viens de chine avant tout. même si les souvenirs de ce passé lointain te semblent dérisoires. tu viens d'une longue lignée chinoise bien que tu n'aies plus de contact avec ta famille restée en chine. lorsque tes parents ont décidé de quitter ton pays natal, ils ont coupé les ponts avec l'ensemble de la famille, comme pour commencer une nouvelle vie. nouvelle vie qui s'est finie par un échec cuisant.
tu es célibataire et sans enfants. il n'y a pas si longtemps, tu avais une petite amie mais elle aimait bien plus l'uniforme que ta personne.
tu ne t'es jamais réellement posé de question à ce sujet même si tu as plus tendance à aller vers les femmes. dès que tu vois un homme qui pourrait potentiellement te plaire, tu fais demi-tour et essaye de trouver une jolie jeune femme pour masquer ton désir.
tu as suivi les traces de ton père. tu l'as perdu à l'âge de treize ans, le matin il était venu te dire à ce soir et au final, ce fut ta mère le soir qui t'annonça qu'il ne reviendrait jamais. tu avais été tué en voulant arrêter des méchants et ce fut avec cette haine pour les meurtriers de ton père qui tu décidas de t'engager dans les forces de l'ordre.
tu n'est pas riche, ni même pauvre. tu es dans la moyenne quoi, tu fais attention à tes économies sans pour autant te briser lorsque tu veux acheter une maxi pizza.
tu es comme la mer, calme par moment et agité de temps en temps lors des passages de ton esprit qui deviennent de vrais tempêtes. tu es quelqu’un qui se plie en quatre pour faire plaisir aux gens que t’aimes. c’est plus fort que toi, tu ne peux pas supporter de voir ton entourage triste. il faut que tu donnes ton maximum pour leur donner le sourire. certains diraient que tu es trop gentil, que tu es un peu la bonne poire mais tu t’en fiches. pour toi, le bonheur de tes proches est le plus important. tu es un grand stressé de la vie, tu ne peux pas t’empêcher de te faire du souci pour un rien. et quand tu es anxieux, tu ne peux t’empêcher de te mordre la lèvre, presque parfois jusqu’à ce que tu sentes le goût de sang dans ta bouche. ce qui est ironique sachant que tu n'hésites pas une seule seconde à aller au devant du danger. tu aimes cette excitation qui parcourt ton corps lorsque tu sens que la situation est dangereuse, c'est peut-être pour ça que tu as aussi choisi ce métier. si ta mère ne connaissait pas ton histoire, elle serait surprise que tu puisses être obéissant, tu as tendance à être têtu et à en faire qu'à ta tête.[/i]

un. tu es originaire de chine, tu n'as cependant presque aucun souvenir de ton pays de naissance. tu n'y as pas remis les pieds depuis l'âge de dix ans, l'âge où ton père a décidé de tout quitter pour changer de vie.  deux. avant tes dix ans, tu étais un gamin jovial. toujours de bonne humeur, une vraie pile électrique. mais un drame a fait que tout ton bonheur s'est envolé. comme si une partie de toi s'était détaché et que plus rien ne serait la même à tes yeux. avant tes dix ans, vous étiez quatre. toi, ton père, ta mère et ton frère. ton jumeau. ta chère moitié, ton double. unis comme les deux doigts de la main. toujours à le suivre et à vouloir faire comme lui. il était ton modèle. mais la vie a décidé de de l'arracher. de l'enlever à ta vie sans que tu ne puisses comprendre ce qui s'est passé. tu n'étais qu'un gamin à l’époque.  trois. chine 2008. un tsunami touche la ville où toute ta famille était. tout le monde s'en est sorti sauf ton double. il a disparu. ton père a tout fait pour le rechercher. tu ne le voyais même plus, il partait le jour et revenait que très tard dans la nuit, dans l'espoir de le retrouver. mais aucune trace, il semblait s'être envolé. comme si la mer avait décidé de garder cette perfection pour elle-seule. ce fut lorsque ton père décida d'arrêter que tout bascule. tu te renfermas sur toi-même. ton joli sourire n'apparut plus sur tes lèvres et tes souvenirs semblaient avoir oublié l'idée même d'un double. comme si ton cerveau avait décidé de bloquer cette partie de ta vie pour que tu puisses continuer de grandir.  quatre. cependant, le fantôme de ton frère habitait encore la maison et ce fut pour cette raison que ton père décida de tout quitter. il vendit cette maison chère à son cœur et décidé de partir du pays. il voulait offrir une nouvelle vie à sa femme et à l'unique fils qui lui restait. mais autant ton père continuait d'être un modèle à tes yeux, autant ta mère semblait s'éloigner de toi. elle n'arrivait pas à surmonter la perte de son fils. sans doute, qu'elle le revoyait à travers toi. difficile de faire son deuil quand on posait son regard sur une copie conforme à chaque instant. cinq. voilà comment tu es arrivé à pragues et tu ne quittas plus jamais cette ville. devenu un sanctuaire pour toi. ton père intégra la police de la ville tandis que ta mère restait à la maison. elle n'était guère en état de trouver un travail sans fondre en larmes. mais tu pouvais voir qu'elle allait de mieux en mieux au fils du temps. elle venait te voir le soir et te souriait comme avant. comme si elle cherchait à refaire la paix avec ce passé qui ne cessait de la tourmenter. toi, tu ne comprenais pas ces histoires de grandes personnes. tu continuais tes cours sans pour autant être le parfait petit élève. au contraire, tu était plutôt celui-ci qui était au fond de la salle et qui envoyait des boulettes de papiers aux filles pour les embêter. six. mais alors que le cours de votre vie semblait reprendre un cours normal, un autre drame vint toucher votre famille. tu avais treize ans à l'époque. tu revenais du collège quand tu vis une voiture de police garer devant ta maison. étrange, ce n'était pas celle de ton père. quand tu franchis les portes de ton chez toi, tu sentis d'office que quelque chose n'allait pas. il y avait le collègue de ton père qui avait une main posée sur l'épaule de ta mère qui pleurait. tu ne comprenais pas, que s'était-il passé? ce fut lorsque l'autre homme quitta la maison que ta mère vint te parler dans le salon. ton père était mort. tu sentis un lourd poids dans ta poitrine, comme si toute ta tristesse qui t'habitait s’abattait de nouveau sur toi. il avait été tué au cours d'une mission. elle ne te donna pas plus de détails que ça, elle s'effondra dans tes bras et tu dus refouler ta douleur pour pouvoir apaiser la sienne. tu étais devenu l'homme de la maison sans le vouloir et c'était à ton tour de prendre soin d'elle. sept. depuis, tu as suivi les traces de ton père. tu es devenu plus attentif en cours dans l'unique but d'intégrer l'école de police. au début, tu étais plutôt de corvée à faire le café et distribuer les beignets. rien de bien sensationnel, tu dois l'admettre. toi, tu cherchais le risque, l'envie de faire quelque chose de bien dans ta vie. le danger avait tendance à t'exciter bien plus que de prendre soin de toi. c'était sans doute pour cette raison que tu faisais de la boxe. pour te vider la tête mais aussi parce que chaque match était une lutte dans ta survie dans ce monde si noir. huit. avec tes premières payes, tu pus t'offrir une moto. dans une premier temps, tu enchaînas pas mal de chute. mais tu n'étais pas à ça près, après tout avec le sport, tu avais eu ton lot de fractures. chaque os de ton corps avait sans doute été cassé ou foulé de nombreuses fois. mais tu étais fier de ton achat, c'était un peu ton bébé. l'être qui te permettait de t'évader grâce à la vitesse. tu n'habitues plus chez ta mère mais tu passes régulièrement la voir, elle n'est plus que l'ombre d'elle-même. elle s'est renfermée dans ce passé si terrible que tu as bloqué. tu as surpassé cette tristesse qui t'habitait en reniant tout.